Comment devenir riche


Je vais bien évidemment parler de richesse intérieure !

Depuis quelques semaines, un grand changement est en train de se réaliser en moi: je commence à percevoir la richesse de ma vie sous un nouvel angle.

Je vais commencer par décrire les grands moments de ma vie, et les bilans que j’en tire.

Les grands moments de ma vie

Grâce à mon travail personnel, j’ai maintenant une bonne vision de toute ma vie, et très franchement, ça n’a pas été agréable de reconstruire le puzzle de ma vie.

Voici les grands moments fondateurs de ma vie:

  • Ma naissance
  • 2 ans: naissance de mon frère, nos parents nous ayant mis en concurrence très tôt, il y a toujours eu une compétition entre nous
  • Mon éducation, avec mes parents qui m’ont investi d’une mission: réaliser leurs rêves (pression terrible)
  • 14 ans: expérience de mort imminente, lors d’une appendicectomie (je n’avais pas envie de revenir)
  • 16 ans: découverte des mathématiques
  • 17 ans: découverte de l’informatique
  • 18 ans: mort de mon père
  • 18 ans: libération du carcan familial: j’arrête mes études pour me consacrer complètement à l’informatique. Ma mère me traite de nul, et ça continue jusqu’à ce que je trouve un travail
  • 19 ans: je gagne ma vie à programmer des jeux vidéo, voulant montrer ma valeur, je bosse 60 heures par semaine dans un environnement de harcèlement moral
  • 28 ans: burnout complet, je n’arrive plus à programmer, et comme c’est la seule chose qui comptait dans ma vie, tout s’effondre
  • 28 ans: psychanalyse
  • 29 ans: sophrologie
  • 30 ans: rencontre de ma femme, épanouissement sexuel
  • 37 ans: j’arrête les jeux vidéo
  • 42 ans: ma femme se retrouve en fauteuil roulant
  • 43 ans: je deviens champion de France de mots fléchés
  • 45 ans: découverte de la méditation
  • 50 ans: décès de ma femme
  • 50 ans: décès de ma mère

Le bilan extérieur

La majorité des individus essaient de se mesurer par leur réussite professionnelle ou sociale, par exemple, j’ai réussi ma vie parce que j’ai fait ceci ou cela.
Mon travail a longtemps été pour moi une obsession, et cette obsession a été extrêmement destructrice. Oui, j’ai fait des tas de choses dans ma vie, mais cela n’ajoute rien à ma richesse intérieure.
Maintenant, je n’attache plus d’importance à ce que j’ai fait, à ce que je fais ou même à ce que je vais faire. Je préfère quand même faire des choses qui me plaisent.

Le bilan intérieur

Si j’écoute ce que dit la « psychologie positive », je suis surtout défini par mes « peak performances », c’est à dire les moments où j’ai été au top. Pour la majorité des individus, la naissance d’enfants ou une promotion dans leur travail est leur « peak ». Pour les sportifs, le « peak » est quand ils gagnent une compétition.

Personnellement, j’ai eu 2 tels moments dans ma vie: la rencontre de ma femme, et gagner le championnat de mots fléchés.
Mais si je ne retiens que ces 2 moments, il ne reste plus grand chose de ma vie.

En réalité, les événements fondateurs de ma vie ont été les plus durs, comme la mort de mon père, mon burn-out ou lorsque ma femme s’est retrouvée handicapée.

Comment devenir riche intérieurement ?

J’avoue qu’il n’y a pas de méthode, c’est juste la vie qui m’a poussé violemment vers l’acceptation.
Et pourtant, qu’est-ce que j’ai résisté !

Il y a 6 mois, je détestais ma vie, je la trouvais « merdique », parce que je ne voyais que de la souffrance.
Il y a quelques semaines, j’ai accepté que mon parcours de vie n’a été en fait que « difficile ».
Et tout récemment, j’ai compris que ma vie a été « parfaite »: tout ce que j’ai vécu m’a amené à ce que je suis aujourd’hui !

La richesse intérieure est apparue quand j’ai commencé à accepter ce que j’avais vécu et que j’ai arrêté de résister.
Au début, j’ai bien évidemment accepté les événements les plus positifs, comme le fait de travailler par passion, d’avoir rencontré ma femme ou d’avoir été champion.

Maintenant, je réalise que les événements « positifs » ont aussi des côtés négatifs.
Et bien évidemment, les événements « négatifs » ont des côtés positifs.

Par exemple, la mort de mon père a eu des effets négatifs, comme mes repères qui s’effondraient et l’abandon de mes études.
Il y a eu aussi des effets positifs, comme la libération du carcan familial, et surtout ma décision de ne plus faire que ce que j’aimais.

Conclusion

Pour chaque événement marquant de ma vie, je vois autant de côtés positifs que de côtés négatifs.
J’avoue que l’aspect positif d’une situation difficile peut parfois mettre du temps à apparaître.

Mais le plus important est que j’ai arrêté de me mentir.
J’ai arrêté de me mentir en rejetant les aspects négatifs de ma vie.
J’ai arrêté de me mentir en évitant les situations désagréables sous le faux prétexte de « rester positif », ou que « les autres sont des cons », ou que « je n’aime pas le conflit ».
J’ai arrêté de mentir en me disant que « tout va bien » ou que « je vais m’en sortir ».

Et maintenant, c’est à vous: est-ce que vous essayez de vivre en ignorant ce qui ne va pas dans votre vie ?

Les attentats de Paris


Je viens d’apprendre qu’un de mes anciens amis du jeu vidéo, Florian Desforges, s’est pris une balle dans l’épaule au Bataclan, il a été opéré et attend de voir quelle mobilité il va retrouver (il est graphiste).

Et Germain Ferey, le cousin d’un autre de mes amis, fait partie des nombreuses victimes du Bataclan.
Dixit mon ami:
« sa compagne s’en est sorti de justesse et un ami qui les accompagnait est mort aussi là bas.
Il avait 36 ans, il était jeune papa et c’était un type formidable et plein de vie… »

Malheureusement, il n’y a pas grand chose à faire, à part se joindre à la douleur de ceux qui restent et les aider à accepter la situation.

Zen et sexe, la solution


Il y a eu peu de réponses à ma devinette précédente.
Je dois avouer que c’était assez compliqué, puisqu’il ne s’agissait pas réellement d’une devinette sur le zen, mais bien d’une leçon de vie.
En quoi une devinette sur le zen et le sexe peut être une leçon de vie ?
Je vais vous expliquer…

La réponse

Il y avait 2 points communs entre les 2 devinettes:

  1. l’obsession au sexe
  2. la compassion, c’est à dire aimer et aider l’autre

Quand quelqu’un pratique le zen, à un certain niveau, les choses n’arrivent plus par hasard (surtout quand on est seul).
Tout a une signification, et elle nous échappe.
Du point de vue du moine, une femme arrive et cherche à le séduire.

Il a 2 possibilités: s’occuper de lui ou s’occuper de l’autre.

Ici, il ne pense qu’à lui, qui est donc la solution que j’attendais.
Il aurait dû s’occuper de l’autre, pas forcément sexuellement.
Par exemple, demander pourquoi elle veut du sexe, ou qu’est-ce qu’elle attend, ou lui dire qu’il ne peut pas lui faire l’amour mais qu’il peut l’aider autrement.
Dans la devinette originale, la vieille dame dit quelque chose comme « ah le salaud, il n’a même pas demandé quels étaient tes besoins !« .

En réalité, plusieurs réponses étaient correctes, je vais les détailler, dans l’ordre décroissant des votes.

Il s’interdit le sexe (3 votes)

En effet, le sexe est une possibilité qu’il s’interdit, donc c’est une bonne réponse, bien que ce ne soit pas ma réponse préférée.
Dans le zen, c’est l’obsession du sexe qui est dangereuse, pas le sexe lui-même.

Il s’identifie trop à son corps (2 votes)

Ceci est une bonne réponse, mais seulement à un niveau très avancé.
En effet, le moine est trop obnubilé par son corps, et l’idée même de l’utiliser pour avoir du sexe le dérange.
Il n’y a pas de honte à avoir du sexe, si cela peut satisfaire les corps (le sien et celui du partenaire).
Bon, dans son cas, ça fait au moins 10 ans qu’il n’a pas eu de rapport sexuel, donc il ne devrait plus vraiment en avoir besoin.

La vieille dame espérait coucher avec le moine (1 vote)

Ce n’est pas une bonne réponse.
Je pense qu’elle aurait pu payer un homme bien moins cher que de lui offrir une cabane et le nourrir pendant 10 ans.

Son poème est foireux (1 vote)

Ce n’est pas une bonne réponse.
C’est vrai que son poème est foireux, mais tout le monde n’est pas doué pour être poète.

Il aurait dû faire l’amour avec la prostituée

Ce n’est pas une bonne réponse.
Il aurait dû l’aider, le sexe étant une possibilité, mais pas la seule.

Il n’a pensé qu’à sa gueule (1 vote)

C’est la réponse que j’attendais !
En effet, il ne s’est pas dû tout occupé de la personne qui est venue le solliciter.
En gros: je me fiche de savoir quel est ton problème, je ne veux même pas l’écouter, je refuse d’avoir du sexe avec mon corps.

Il a probablement des troubles de l’érection (0 vote)

Ce n’est pas une bonne réponse.
Mais il est probable qu’après 10 ans de méditation, il lui faudrait quelques heures avant que son sexe redevienne opérationnel.

Il aurait dû lui enseigner le zen (0 vote)

Ce n’est pas une bonne réponse.
Mais c’est une alternative au sexe.
Je tiens à signaler que le zen, tel qu’il est décrit dans la tradition, n’est pas seulement transmis en méditant, mais aussi en agissant.

Il a eu peur (0 vote)

C’est une bonne réponse.
Il pense que le sexe est mal.

Conclusion

J’espère avoir expliqué la leçon de vie de cette devinette: quand quelqu’un vient vers moi, comment puis-je l’aider ?
Comment agir afin d’apporter non pas ce que cette personne semble demander en apparence, mais à un niveau plus profond ?

Zen et sexe


Pour changer un peu de thème, je vais parler de zen et de sexualité, en vous proposant un koan, autrement dit une devinette zen.

Mais pour commencer, voici une courte histoire zen, tirée du « Zen en chair et en os » afin que vous puissiez comprendre l’esprit zen.

Sur une route boueuse

Tanzan et Eikeido, deux moines zen, voyageaient ensemble. Ils se trouvaient sur une route boueuse et il pleuvait des cordes.
Soudain, à un tournant, apparut une belle jeune fille vêtue d’un kimono et d’une ceinture de soie, qui n’arrivait pas à traverser.
– Attendez, je vais vous aider, dit Tanzan à celle-ci. Et, soulevant la jeune fille, il la porta au-dessus de la boue.
Eikeido ne dit plus un mot jusqu’au soir. Mais lorsqu’ils s’arrêtèrent pour la nuit dans un temple, il éclata:
– Nous, les moines, nous n’approchons pas les femmes, et surtout celles qui sont jeunes et belles. C’est dangereux. Pourquoi as-tu fait cela ?
– J’ai laissé la jeune fille là-bas, répondit Tanzan, mais toi, serais-tu encore en train de la porter ?

Explication

Selon la tradition zen, être obsédé par le sexe bloque la progression intérieure, mais comment s’empêcher d’y penser ?
Et maintenant la devinette.
Essayez de trouver sans chercher la solution sur Internet !

La vieille dame et le moine

Une vieille dame avait pris soin d’un moine pendant 10 ans.
Elle lui avait construit une petit cabane et s’occupait de lui pendant qu’il passait ses journées à méditer.

Un jour, curieuse de connaître les progrès que celui-ci avait fait en 10 ans, elle demanda à une prostituée de séduire le moine.

La fille alla dans la petite cabane et se jeta sur le moine pour l’exciter, en le caressant furieusement.
Mais celui-ci répondit:
« Les vieux arbres, l’hiver, poussent sur des terres dures et froides. Il n’est de chaleur nulle part ».

Quand la fille rapporta cela à la vieille dame, celle-ci se mit dans une colère noire.
« Dire que j’ai nourri cet individu pendant 10 ans ! »
Elle le chassa et mit le feu à sa cabane.

Pourquoi ?

Maintenant, votez pour ce que vous pensez être la réponse la plus juste.
Plusieurs sont correctes, mais une d’elles est plus correcte que les autres.

Réponse et explications dans le prochain article.

Le business de la mort


J’ai organisé la crémation de ma femme puis l’enterrement de ma mère, et je me suis dit qu’un petit article pour partager mes expériences de funérailles pourrait malheureusement vous être utile dans le futur.

Combien ça coûte ?

Contrairement à ce que je croyais, une crémation coûte plus cher qu’un enterrement (dans mon cas, 6500 euros pour la crémation et 5200 euros pour l’enterrement).
Mais pour l’enterrement, il faut aussi ajouter la location de la concession au cimetière, qui restera valable aussi longtemps que quelqu’un paiera.

Attention aux arnaques !

Ce que je trouve particulièrement lamentable est que beaucoup de Pompes Funèbres profitent de la détresse des gens.
Personnellement, j’ai eu pas mal de problèmes avec les PFG, alors que j’avais bien d’autres soucis.

Les Pompes Funèbres Générales

Pendant longtemps, les Pompes Funèbres Générales (PFG) avaient le monopole de l’organisation des funérailles.
En 1993, le business des funérailles s’est ouvert à la concurrence.

Les PFG ont un gros avantage par rapport à leurs concurrents: elles possèdent des funérariums et des crématoriums.
Donc si je veux stocker un corps ou si je désire une incinération, je suis presque toujours obligé de passer par elles, et leurs services ne sont pas donnés !
Pour information, stocker un corps dans un funérarium coûte 50 euros par jour, et une crémation coûte 800 euros.

En 2013, les PFG ont été rachetées par un fond de capital russe, et il y a maintenant une obsession de la rentabilité.
Par exemple, toutes les prestations sont sous-traitées afin de réduire les coûts et de dégager le maximum de bénéfice.

Leur technique favorite est d’insister sur l’urgence.
En réalité, il n’y a pas d’urgence, et je me suis fait avoir 2 fois !
Faire déplacer le corps puis le stocker coûte cher, bien que le corps peut rester à la maison quelques jours sans problème…

Leur deuxième technique est de proposer les produits les plus hauts de gamme, ce qui flatte plus les vivants que les morts.
Leurs prestations de base coûtent aussi très cher. Par exemple, gérer les papiers est facturé 300 euros.

Leur troisième technique est de proposer des produits fabriqués en Chine, mais au prix du « Made in France ». Ce n’est pas de la mauvaise qualité, mais leur marge est vraiment exagérée.

Un bon conseil

Mon conseil est d’aller voir les différents prestataires et de leur demander des devis.
Dans mon cas, il y avait une différence de 1500 euros entre mes deux premiers devis, sans aucune différence de qualité.

En dehors des PFG, j’ai eu plusieurs retours négatifs sur Roc-Eclerc, aussi je tiens à conseiller deux sociétés si vous habitez la région est-parisienne:

  • Pompes Funèbres de l’Est Parisien à Roissy-en-Brie
    http://www.pfep77.com/
  • Pompes Funèbres LCMD à Dammartin-en-Goële

N’hésitez pas à leur demander des devis, ils ont un excellent rapport qualité/prix.
Profitez des économies réalisées pour acheter plus de fleurs ou pour inviter les personnes présentes aux funérailles à un excellent restaurant.

Préparez votre mort

Peut-être que vous pensez que votre mort est lointaine, mais écrivez vos dernières volontés, afin que ceux qui restent ne se lancent pas dans des funérailles ruineuses.
Pensez aussi à mettre un peu d’argent de côté (10 euros par mois sur un livret A suffisent), histoire de pouvoir régler vos obsèques.

La vie continue


Je suis surpris du nombre de personnes qui m’ont manifesté leur soutien, et je tenais à les remercier ici.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne suis ni effondré, ni inconsolable, ni dépressif, ni joyeux d’ailleurs.
J’ai simplement accepté les morts de ma femme et de ma mère.
Bien sûr, je pleure parfois quand je pense à ma femme, mais ça ne me rend pas malheureux.
Quant à ma mère, j’avais déjà fait la paix avec elle depuis quelques années.

J’ai vécu 18 ans avec ma femme, dont 8 en fauteuil roulant, et elle m’a fait découvrir au début le vrai amour et à la fin la vraie tristesse, mais ma vie continue.
J’ignore quelle direction elle va prendre, mais j’aimerais bien revivre une autre relation amoureuse.
En tout cas, j’ai déjà commencé à me débarrasser de tous les objets de ma femme: vêtements, bijoux, photos, etc…

Paradoxalement, ces dernières semaines, j’ai passé beaucoup de temps à réconforter les gens autour de moi.

Ces personnes viennent vers moi, parce que les mécanismes de deuil que j’ai décrits existent aussi dans leur situation:

  • une rupture amoureuse ou un divorce
  • la déchéance physique ou Alzheimer
  • le chômage
  • et dans une moindre mesure, une réorganisation du travail qui semble moins favorable

Tous ces mécanismes sont les mêmes qu’en cas de deuil, simplement moins violents.
C’est facile d’accepter le changement quand il est positif, mais dès que le changement ne semble pas positif, l’acceptation devient subitement insurmontable.

Malheureusement, il n’y a pas de méthode simple pour accepter les changements de situation.
Tout dépend de la résistance que chacun oppose à la réalité perçue.

Faire tomber cette résistance est le travail que j’ai pratiqué ces 20 dernières années, mais ça ne commence à fonctionner que depuis 4 ans, avec ma découverte de l’Advaïta Vedanta.

Ce travail, c’est simplement d’apprendre à dissocier les pensées du mental.

Les pensées, ce sont ces idées qui apparaissent spontanément dans la tête.
Le mental, c’est l’outil qui s’empare de ces pensées et qui les tourne dans tous les sens, tout particulièrement quand il n’y a pas de réponse simple.

La méditation permet de réaliser que les pensées sont incontrôlables mais que le mental peut être calmé, ce que je vis continuellement depuis 4 ans.

Chercher à contrôler ses pensées ou tenter de calmer le mental en réfléchissant est absolument impossible !

Je rappelle les techniques fondamentales:

  • apprenez à observer vos pensées. Cela s’acquiert par la méditation, c’est à dire en tournant toute son attention sur le processus des pensées. Les pensées apparaissent spontanément sans logique apparente, et on ne peut rien y faire, c’est normal !
  • apprenez à observer votre mental. Le mental a tendance à se jeter comme un affamé sur toutes les pensées qui apparaissent, en essayant de trouver une logique, même quand il n’y en a pas.
  • apprenez à observer votre comportement. Je croise beaucoup d’individus qui disent souffrir de leur attitude (« je ne sais pas dire non », « j’ai peur de certaines situations »), et qui veulent changer. Mais avant de changer un comportement autodestructeur, il faut d’abord l’accepter ! Pour accepter, il suffit de regarder le comportement sans chercher à le justifier ni à l’embellir ni à le juger. Une fois que le comportement est bien connu, le changement devient facile.

Un mental faible, c’est un mental qui réfléchit tout le temps et qui se jette sur toutes les pensées.
Un mental fort, c’est un mental qui est disponible et qui peut travailler à 100% sur une seule pensée.
En renforçant le mental, la résilience apparaît.
Tiens, pour une fois, l’article de Wikipédia sur la résilience est vraiment nul.

La vie de ma mère


Pour une fois, je ne vais pas parler de moi-même, mais de ma mère.
Je vais essayer de transcrire tout ce que je sais d’elle ici.

Naissance

Ma mère est née le 20 janvier 1927, à Rozaniec en Pologne. Son nom de jeune fille est Maria Maslowska.
Son père est mort alors qu’elle était jeune.
Elle a donc grandi entourée de sa mère et de sa soeur, c’était une famille de paysans.

La guerre

Lors de la seconde guerre mondiale, elle a été réquisitionnée pour travailler en Allemagne, parce qu’ils manquaient de paysans. Sa mère et sa soeur sont restées en Pologne.
Elle n’a plus jamais revu ni sa mère ni sa soeur, parce que celles-ci ont été réquisitionnées en Ukraine à la fin de la guerre, l’Ukraine manquant alors de paysans.
Malgré ses recherches, elle n’a jamais pu les retrouver.

Sa jeunesse

Elle m’a raconté très peu de sa jeunesse.
Je sais juste qu’elle chantait bien (elle chantait souvent des chansons nostalgiques polonaises et allemandes), et qu’elle s’était soûlée avec de l’eau de Cologne.

La fin de la guerre

Quand l’Allemagne a perdu la guerre, elle s’est retrouvée en France, où elle a travaillé dans une usine qui fabriquait des couverts en argent, à Coulommiers.
Elle y a rencontré un autre polonais, Jean Lazor, né le 1er avril 1925.
Ils se sont mariés le 21 mars 1959, mais il est mort le 12 janvier 1964. Alors qu’il montait une côte en vélo, son coeur a lâché.
Elle s’est donc retrouvée veuve à 37 ans.

La rencontre avec mon père

Mon père était né le 6 mars 1929, et il avait eu une vie assez misérable.
Mon grand-père, qui était marchand de charbon, avait été victime du gaz moutarde à la bataille de Verdun, ce qui fait que ses 6 enfants étaient invalides de guerre.

Bien qu’il n’était pas l’aîné de la famille, sa mère l’a obligé à s’occuper de ses frères et soeurs, et il a dû arrêter ses études très jeune.
Brimé par sa mère et exploité par tout le monde, il est devenu dépressif, et à l’époque, cela se traitait à coups d’électrochocs dans les asiles psychiatriques.
Il avait découvert la foi, ce qui lui a permis de supporter cette vie misérable.

Ce sont des amis communs qui les ont mis en contact.
Elle, jeune veuve, et lui, presque curé, avaient décidé d’avoir des enfants et de construire leur maison.
Ils se sont mariés le 5 juin 1965, et je suis né le 18 juillet 1965.
Mon frère est né 2 ans plus tard, le 20 septembre 1967.

Mon père était très heureux d’avoir rencontré cette femme, parce qu’elle s’appelait Maria (comme la vierge Marie), alors il avait acheté un carillon qui sonnait l’Ave Maria, c’était bien chiant.

Mon enfance

Mes parents gagnaient très mal leur vie, ce qui fait que mon frère et moi avons appris à vivre avec très peu d’argent.
Ma mère faisait des petits boulots, comme assembler des chaussons de danse, et elle est partie à la retraite après avoir travaillé dans une cantine à Ozoir.
Mon père faisait des petits boulots aussi, il était maçon et jardinier.
Comme mes parents construisaient eux-même leur maison, mon frère et moi devions aussi participer, ce qui m’a fait détester le travail manuel.
Mon père était en compétition avec son petit frère et rêvait d’une grande maison, il a passé presque toute sa vie à construire notre dernière maison.

Mon éducation

Mes parents ont projeté sur moi leurs frustrations scolaires.
Tout d’abord, j’ai suivi plusieurs années de catéchisme, ce qui fait que j’ai rejeté le christianisme.
Mais l’obsession de mon père était de « réussir les études ».
Ma mère rêvait que je devienne « fonctionnaire ».
Personnellement, je m’ennuyais intellectuellement à l’école.
Mon frère a aussi souffert de la situation, parce que nos parents comparaient nos notes.

La mort du père

Le 9 janvier 1984, mon père sur son vélo s’est fait écraser par un camion.

Ma mère n’a plus jamais cherché à reconstruire de relation, et a commencé à vivre sa vie à travers nous.
De mon côté, j’ai laissé tomber mes études pour me consacrer à ce qui m’intéressait: l’informatique.
Quand elle a vu que je ne voulais plus faire d’études, elle m’a traité comme une merde, et j’ai considéré que notre relation mère-fils était finie.

Les rêves de réussite

Mon frère, quant à lui, réussissait ses études et a fini par devenir fonctionnaire.
Pour ma part, je me suis lancé à corps perdu dans le jeu vidéo pour prouver à ma mère que je n’étais pas nul.
Résultat des courses: un burn-out massif.

La cassure

J’ai suivi une psychanalyse, mais ma mère disait que je n’étais pas « fou ».
Puis j’ai rencontré ma future femme, mais ma mère la critiquait sans arrêt.
J’ai donc décidé de ne plus jamais la revoir, et ça a duré 7 ans.

La réconciliation

Pendant ces 7 ans, mon frère a eu un fils, « le petit-fils » dont ma mère rêvait.
Ma femme a insisté pour que je revois ma mère, et j’ai fini par céder.
Le seul moment dont je me souviens de cette époque est quand ma mère m’a raconté sa vie sexuelle avec mon père, à ma grande surprise. J’ai beaucoup appris sur moi-même ce jour-là.

La fin de sa vie

Jusqu’à 86 ans, elle était toujours autonome, mais elle commençait à oublier.
Un an avant sa mort, elle est tombée par terre, s’est retrouvée en hypothermie, et a été sauvée in extremis par mon frère, mais à partir de là, la conscience disparaissait.
Elle ne nous reconnaissait plus et n’échangeait plus avec nous.
J’ai accepté ma mère comme elle était à ce moment-là, donc j’ai bien vécu la situation.
Mais mon frère refusait son état et essayait d’empêcher la dégénérescence cognitive, il a beaucoup souffert de la situation.

La fin

Elle est morte à 88 ans, le 24 septembre 2015, et elle sera enterrée mercredi 30 septembre 2015 au vieux cimetière d’Ozoir-la-Ferrière.
Bien que ma relation avec ma mère a été longtemps mauvaise, les gens que j’ai croisés m’ont dit que c’était une personne joyeuse et sympathique.

Qu’elle repose en paix.

Deuxième décès


Encore une triste nouvelle: ma mère est morte ce matin, le 24 septembre 2015.

Je vais être très franc: je ne suis pas triste.
Ma mère est morte à 88 ans, et elle avait déjà perdu toute sa tête, sa mort est plutôt une libération.

Mon frère est très triste, parce qu’il aimait beaucoup notre mère.
En plus, il a réalisé les rêves de notre mère: avoir un petit-fils et devenir fonctionnaire.

Pour ma part, je me sentais plus proche de mon père, et son décès avait été un cataclysme, surtout que j’avais 18 ans à l’époque.

Mon prochain article racontera l’histoire de la vie de ma mère, parce que son histoire est intéressante.

Un peu d’humour


Pour mes prochains articles, je vais essayer d’aborder des thèmes plus joyeux, notamment la sexualité.

En attendant, voici ma toute première présentation: « petit cours d’hygiène en entreprise ».

J’espère que vous n’apprendrez rien de nouveau !
Bizarrement, je n’ai plus jamais eu l’occasion de faire une présentation humoristique en entreprise par la suite…

Le processus de deuil


Ma femme est morte la semaine dernière et son corps sera incinéré demain.
Nous avions vécu ensemble 18 ans, et elle perdait son autonomie de plus en plus depuis 8 ans.

Dans cet article, je vais décrire les processus internes du deuil.

Préambule

Avant de décrire ces processus, je dois rappeler que je suis un pratiquant de l’Advaïta Védanta, donc:

  • je ne crois ni au Paradis ni à l’Enfer. Selon moi, le Paradis et l’Enfer se trouvent dans notre perception de la réalité.
  • je ne crois pas en la réincarnation, puisque selon moi, le corps n’existant pas réellement, il n’y a pas d’incarnation.

Ma femme a donc disparu à tout jamais.

Le choc

Comme j’ai assisté à sa mort, j’ai eu un choc, parce que ça m’a montré que moi aussi, je vais mourir.
Juste après ce choc, un sentiment de manque est apparu, ce qui m’a rendu triste.

Mon corps

Mon corps est très triste. Il n’arrête pas de pleurer, dès que mon esprit pense à ma femme.

J’ai remarqué qu’il vaut mieux laisser le corps pleurer, il arrête tout seul au bout d’un moment.
Je pense que le deuil se termine quand le corps a fini de pleurer, aussi ça va me prendre du temps.

Lors du deuil de mon père, je n’avais pas pleuré, ce qui fait que j’ai fini mon deuil 10 ans plus tard, en pleurant pendant ma psychanalyse, à 400 francs de l’heure.

Mon esprit

Personnellement, je ne me sens pas du tout malheureux, parce que mes processus mentaux autodestructeurs ont disparu.
Mais bien qu’ils aient disparu, je continue de percevoir des pensées autodestructrices.

Les pensées autodestructrices sont de 3 sortes:

  1. les doutes
  2. les remords
  3. les regrets

Les doutes

Quelques exemples:

  • pourquoi m’a-t-elle laissé seul ?
  • que vais-je faire sans elle ?

Cela indique que je suis dans le refus de la réalité.

Les remords

Quelques exemples:

  • à certains moments, j’ai souhaité sa mort, parce que je n’en pouvais plus
  • sa santé s’est détériorée depuis qu’elle s’est installée dans notre maison. J’ai eu tort de la faire venir ici.

Cela indique que j’ai du mal à me pardonner.

Les regrets

Quelques exemples:

  • avant de mourir, ma femme m’a dit que j’étais la personne la plus importante de sa vie. J’étais crevé, je ne lui ai pas répondu.
  • j’aurais dû la forcer à aller à l’hôpital plus tôt, elle s’y opposait

Cela indique que je refuse le passé.

Comment arrêter de souffrir

Ces pensées sont tout à fait normales, elles indiquent simplement que l’esprit essaye de trouver des réponses.
Malheureusement, il n’y a pas de solution aux doutes, remords et regrets.

Lors de mon premier deuil, je remuais ces phrases dans ma tête, et ça tournait, ça tournait.
Ça n’était jamais exprimé, ça ne sortait donc pas, et je me rendais malheureux.
Parler m’aurait aidé à extérioriser les émotions.

Maintenant, comme j’ai arrêté de souffrir, je perçois le processus dont je vais décrire les différentes phases.

La pensée apparaît

Ce processus est spontané.
Je ne suis d’ailleurs pas certain d’être à l’origine de cette pensée.

L’émotion apparaît

Mon corps se met à pleurer.

L’esprit s’empare de la pensée

L’esprit va se mettre à réfléchir, afin de trouver une solution.

Quand mon esprit est clair, je réalise que ce processus est inutile, et j’accepte la pensée.
Je pardonne à l’autre et à moi-même, cette pensée est « normale », c’est juste une pensée.

Quand mon esprit n’est pas clair, je refuse cette pensée.
Je la trouve trop monstrueuse, ou alors je refuse de pardonner à moi ou à l’autre.
Si cette pensée me semble insupportable, je vais la refouler.

L’émotion disparaît

Mon corps arrête de pleurer.

Le cycle

En fait, quand une pensée culpabilisante apparaît, elle réapparaît jusqu’à ce que j’arrive à l’accepter.
Dans mon cas, elle apparaît en général trois fois.
La première fois, je me mets à pleurer très fort, mais j’accepte ma pensée, aussi dure soit-elle.
La deuxième fois, les pleurs sont moins forts.
La troisième fois, ça ne me fait plus rien.

Conclusion

Depuis une semaine, j’ai croisé beaucoup de gens qui ont connu le deuil, et certains ne s’en toujours pas remis.

J’ai essayé ici de vous décrire le cycle des souffrances, parce qu’il est complètement évident lors d’un deuil.
Il n’y a pas de solution intellectuelle à cette souffrance.
La solution est de se pardonner, de pardonner à l’autre et d’accepter, mais cela ne se fait pas intellectuellement.
Le lâcher-prise apparaîtra quand tout sera en paix.
Le corps est triste, mais l’esprit reste serein.

Et vous, avez-vous connu un deuil ?
L’avez-vous accepté ou refusé ?
Comprenez-vous que le bonheur est simplement un état intérieur, possible à chaque instant ?